On a beau dire que voyager dans un pays riche n’est pas très dépaysant, on constate qu’il subsiste toujours quelques détails pour nous surprendre. C’est surtout vrai pour ces détails qui nous semblent acquis et qui font défaut dans le pays visité. En France, ce point de dissemblance est sans contredit les toilettes! Cœur sensibles abstenez-vous, maniaques de l’hygiène parez votre désinfectant. Les lignes qui suivent pourraient salir vos écrans d’ordinateur!
En fait, nous n’avons pas fait ce constat récemment, au contraire ça nous a sauté aux yeux dès notre arrivée. Nous nous sommes bien gardés d’aborder ce sujet plus tôt, vu son caractère peu ragoûtant. Mais là s’en est trop, les choses doivent être dites. Si au Québec on a tendance à trouver normal que n’importe quelle toilette publique comporte un minimum de propreté, alors en France on en vient à trouver normal qu’elles soient peu invitantes et on se surprend lorsqu’elles sont praticables. Nous exagérons à peine!
Bon, en Russie on devait souvent négocier avec un vulgaire trou au sol, mais c’était la Russie. En Thaïlande, souvent, il n’y avait pas de chasse d’eau et on devait utiliser un seau d’eau pour la vidange de la cuvette. En France, il y a des cuvettes, et aussi des chasses d’eau, mais suivant une logique mystérieuse, il y a souvent absence de siège sur cette cuvette. Inutile de vous décrire que positions athlétiques ne riment pas toujours avec bons résultats hygiéniques. Nous imaginons que des faiblesses musculaires doivent conduire invariablement à des résultats désastreux, comme nos yeux vierges avaient si peu l’habitude d’en voir.
Mais bon, parfois le dégât est tel que la simple erreur de gymnastique ne peut l’expliquer. Y aurait-il présence d’une telle mauvaise volonté de beurrer épais comme on dit chez nous (traduction française : en mettre plus que nécessaire)? Assurément, nos expériences tendent à le démontrer. Il n’est pas possible de viser si loin de l’objectif sans que cela soit délibéré. Il n’est pas non plus possible de prendre sincèrement le coin d’un lavabo pour une poubelle à équipements féminins mensuels.
Nous avons tenté de trouver des explications logiques à l’absence de siège de toilettes. L’une des théories prises en compte fut que nous avions peut-être affaire à un réseau de voleurs d’appui-fesses. Peut-être ces objets rares ont-ils une grande valeur sur le marché noir. Mais, qu’est-ce qui expliquerait, dans ce cas, qu’un tel réseau ne s’attaque uniquement à des objectifs français? Honnêtement, nous n’avons pas étudié cette piste longtemps, elle nous semblait plutôt faible. Résultat : nous sommes toujours dans l’incompréhension.
Heureusement, comme c’est souvent le cas, une exception confirme la règle. C’est pourquoi nous tenons à offrir une mention spéciale aux toilettes publiques de la petite ville basque de Saint-Palais. En espérant que ce texte aura un impact sur les personnes concernées!
2013-07-03